Financement participatif : le placement simple et éthique
D’abord popularisé par les plate-formes de don comme KissKissBankBank, aux États-Unis, le financement participatif – ou crowdfunding – a rapidement traversé l’océan pour offrir de nouvelles possibilités de placements aux Français.
Il existe une centaine de plate-formes de financement participatif en France. Cette activité regroupe en fait deux investissements distincts : le prêt participatif, aussi appelé crowdlending, et le financement en capital, ou crowdfunding.
Le prêt participatif, moins risqué, plus liquide
La plus populaire de ces deux façons de placer de l’argent est sans doute le prêt participatif. Simple, il permet de prêter une petite somme – souvent à partir de 20 euros – et de toucher, selon un échéancier déterminé à l’avance, un intérêt sur le prêt.
Deux écoles existent dans ce cas : les plate-formes qui déterminent à l’avance le taux qui sera pratiqué et celles qui vous permettent de fixer vous-mêmes ce taux. Dans ce dernier cas, il s’agira pour l’investisseur de trouver un équilibre entre deux stratégies : maximiser le taux auquel il est rémunéré, ou optimiser ses chances de voir sa proposition acceptée. En effet, un porteur de projet, c’est-à-dire l’entreprise qui emprunte, a la possibilité de refuser les propositions les moins intéressantes pour elles.
Il est intéressant de noter que plus le taux est élevé, et plus il reflète un risque élevé. Prêter à 10 % n’est donc pas toujours la meilleure option.
Le cas particulier du crowdfunding immobilier
Un nouveau marché a émergé en même temps que celui du crowdfunding : le financement participatif de projets immobiliers. Celui-ci est très populaire, notamment parce que les taux de rémunération sont très attractifs. Attention, dans ce cas, il s’agit bien de prêt participatif même si le terme de « crowdfunding » est utilisé. Les promoteurs y voient une façon simple de lever de l’argent nouveau avant d’avoir fini de financer d’autres projets plus anciens, ce qui est très intéressant pour eux. Mais, comme dit plus haut, plus le taux d’intérêt est élevé et plus le risque est élevé.
Les multiples facettes du financement participatif
Le crowdfunding permet d’investir dans toutes sortes de projets, des petits commerces aux gros projets immobiliers. Il permet aussi différents degrés d’implication de l’investisseur, du simple prêt à l’investissement au capital du projet.
Le prêt participatif
Le crowdfunding equity
Le crowdfunding immobilier
Le crowdfunding en capital, plus risqué, moins liquide
Une autre façon d’investir existe : il s’agit du financement participatif en capital, aussi appelé crowdfunding equity. Dans ce cas, l’investisseur place une somme dans le capital de l’entreprise – en général, un minimum de 100 euros. Il devient ainsi actionnaire de l’entreprise et peut participer aux assemblées générales de celle-ci, à l’image d’un actionnaire en Bourse.
Mais il existe une différence de taille : la liquidité, qui est beaucoup plus faible dans le cas du crowdfunding equity. En effet, pour sortir du capital de l’entreprise et récupérer votre mise, il faut attendre que les fondateurs de l’entreprise rachètent vos parts, qu’un nouvel investisseur le fasse, ou que l’entreprise s’introduise en Bourse. Il faut donc, avant d’investir, être vraiment certain de vouloir soutenir une entreprise sans forcément revoir rapidement la couleur de son argent.
Un investissement qui peut être éthique
L’avantage du crowdlending et du crowdfunding equity tient au nombre important d’options éthiques qu’il offre. Il existe en effet des milliers de petites entreprises et de projets innovants qui ne demandent qu’à être financés, que ce soit dans l’agriculture durable, l’immobilier vert, la recherche médicale, les services… Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent la majorité des acteurs qui se financent via ces plate-formes, et ont pour la plupart des comportements éthiques. À votre charge, toutefois, de vérifier qu’il n’y a pas de cadavre dans le placard.
Bien gérer son risque
La perspective de faire travailler votre argent ne doit pas vous aveugler au point d’investir l’intégralité de vos économies dans des plate-formes de financement participatif ! Au-delà du risque de pertes propre à chaque placement, le danger est de se retrouver démuni en cas d’imprévus. Si pour un livret d’épargne la liquidité est totale – vous pouvez à tout moment retirer votre argent –, ce n’est pas le cas pour les autres produits financiers.
Dans le cas du prêt participatif, l’entreprise financée rembourse chaque mois une partie du capital et des intérêts, conformément à un calendrier. Le préteur ne peut donc pas demander la restitution de son capital avant la dernière échéance. Dans le cas du crowdfunding en capital, il n’est pas possible de récupérer sa mise avant plusieurs années. Il sera donc judicieux de varier ses placements entre épargne de précaution et investissements de moyen et long terme.
En vidéo
Découvrez le fonctionnement du prêt participatif, la forme de crowdfunding la plus populaire auprès des Français :
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