Livret A, livret de développement durable et solidaire, livret d’épargne populaire ou encore livret jeune : il existe différents moyens d’épargner avec une garantie totale sur le capital et une exonération totale d’impôt, tout en touchant une (faible) rémunération.
Les livrets réglementés sont probablement les premiers produits d’épargne dont on entend parler. Mais rares sont ceux qui connaissent toutes les possibilités auxquelles ils ont accès. Avant de faire un tour d’horizon des différentes options qui s’offrent à vous, revenons d’abord sur l’utilité de ces produits. Le premier intérêt d’ouvrir un livret, c’est tout simplement de faire travailler son argent : garder votre épargne sur votre compte courant est à peu près aussi efficace de de cacher des billets sous le matelas ! Mais tous n’offrent pas le même rendement.
Le livret A
Le livret A est certainement le plus connu des livrets d’épargne. Toute personne, majeure ou mineure, peut être titulaire d’un livret A, mais un seul livret par personne est autorisé. Le plafond des versements est fixé à 22 950 euros. Actuellement, le taux de rémunération du livret A est de 0,75 %. Celui-ci est revu deux fois par an, et s’il est à la basse indexé sur l’inflation, il est aussi très politique : le gouvernement a en effet le pouvoir de fixer ce taux, que la Banque de France conseille de baisser à 0,5 % depuis plus d’un an.
Mais pourquoi le livret A est-il si intéressant ? D’abord parce qu’il est totalement flexible : vous pouvez virer et retirer autant de fonds que vous souhaitez autant de fois que vous le voulez sur ce compte. Ensuite parce que les intérêts que vous gagnez sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Deux raisons qui en font un outil parfait pour vous constituer un fonds d’urgence, c’est-à-dire une somme qui vous servira en cas de coup dur, qui peut être équivalente à trois mois de salaire (à titre indicatif). C’est aussi un produit intéressant pour placer temporairement des fonds qui ont vocation à être investis ailleurs.
Le livret de développement durable et solidaire (LDDS)
Le livret de développement durable et solidaire, ou LDDS, peut être ouvert par toute personne majeure qui a son domicile fiscal en France. Il est limité à un par personne, et est plafonné à 12 000 euros. Comme pour le livret A, les virements et retraits sont possibles à tout moment. Comme pour le livret A également, le taux d’intérêt du LDDS est fixé à 0,75 %. Les intérêts sont calculés le 1er et le 16 de chaque mois et sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Ce livret, qui a remplacé le Codevi (Compte pour le développement industriel) en 2007, devait à l’origine servir à apporter des ressources aux entreprises industrielles. En réalité, près de 60 % des fonds placés sur les LDDS sont centralisés avec ceux du livret A auprès de la Caisse des dépôts et servent à financer des logements sociaux ou des infrastructures. Les 40 % restants sont gérés par les banques comme elles le souhaitent, et elles s’en servent généralement pour financer les travaux d’économie d’énergie des particuliers. Ainsi, le LDDS n’a pas spécialement vocation à être un livret vert. Mais il peut vous servir de complément si vous avez atteint le plafond du livret A, ou si vous avez des comptes courants dans deux banques différentes et que vous souhaitez ouvrir un livret d’épargne dans chacune d’entre elles.
Après son ajout avec la loi Sapin de 2016, le volet solidaire du LDDS est finalement entré en vigueur en octobre 2020. L’année 2021 sera donc la première à expérimenter ce volet, qui permet aux épargnants de partager les intérêts perçus avec un organisme solidaire ou une association de leur choix.
Le livret jeune
Le livret jeune est un super outil lorsque l’on peut y accéder. Pour en ouvrir un, il suffit d’avoir entre 12 et 25 ans et de résider en France. Il est limité à un par personne mais peut être cumulé avec d’autres produits comme le livret A. Ce livret est plafonné à 1 600 euros, mais il offre une rémunération en général plutôt intéressante, qui est fixée librement par les banques. A titre d’exemple, le taux d’intérêt est de 2 % au Crédit Mutuel ou à la Société Générale, de 1,75 % chez LCL, ou encore de 2,25 % à la BNP Paribas. Les intérêts perçus sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Il est aussi facile de placer et de retirer des fonds sur un livret jeune que sur un livret A. Sa rémunération étant plus intéressante, je vous conseille de le garnir au maximum jusqu’au 31 décembre de l’année de votre 25e anniversaire, date à laquelle il devra être clôturé !
Le livret d’épargne populaire (LEP)
Le livret d’épargne populaire (LEP) est destiné aux personnes disposant de revenus modestes. Un LEP par personne peut être ouvert, dans la limite de deux par foyer fiscal. Cela veut dire que si vous êtes marié ou pacsé, votre conjoint peut également ouvrir un LEP. Pour être éligible, vous devez être domicilié fiscalement en France. Vous devez également remplir certaines conditions de ressources. Par exemple, pour ouvrir un LEP en 2016, votre revenu fiscal de 2014 ne doit pas dépasser 19 255 euros pour une part fiscale. Les plafonds de revenus de 1,5 à 4 parts et plus sont consultables sur le site service-public.fr.
Ce livret est plafonné à 7 700 euros, et son taux d’intérêt annuel est fixé à 1,25 %. Les intérêts sont calculés le 1er et le 16 de chaque mois, et sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Les fonds placés sur ce livret peuvent être retirés à tout moment. Mais pour maximiser vos gains, si vous êtes éligible, le mieux est d’atteindre le plafond de 7 700 euros et de laisser courir les intérêts, qui seront, si vous n’y touchez pas, de 96,25 euros chaque année ! Ce livret est une perle pour les petits contribuables, et peut être un tremplin intéressant si vous êtes un jeune actif et que vous commencez à épargner. Alors, quel livret allez-vous choisir ?
Cet article a été publié pour la première fois le 3 mai 2016 et mis à jour le 20 janvier 2021.
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