Les acteurs de la finance française peuvent mieux faire : c’est le constat d’un récent rapport qui analyse un peu plus d’une vingtaine d’acteurs sous le prisme de leur politique de désengagement du charbon.

Les deux réseaux internationaux d’ONG BankTrack et Unfriend Coal, en partenariat avec Les Amis de la Terre France, ont publié un rapport qui analyse le désengagement du charbon de banques, d’assureurs et de sociétés de gestion françaises.

En juillet dernier, les acteurs du secteur s’étaient réunis à Paris et avaient annoncé qu’au plus tard à la mi-2020, les banques, assureurs et investisseurs français auraient une stratégie charbon et définiraient un calendrier de sortie globale du financement du charbon. 

Dans le rapport, les ONG alertent sur le chemin qui reste à parcourir : « Contrairement aux idées reçues, les acteurs financiers français sont loin d’en avoir fini avec le charbon. Si presque tous les acteurs financiers ont adopté une politique sur le charbon, tous demeurent exposés à des entreprises actives dans le secteur et la majorité en soutient toujours le développement. »

Des engagements mais peu d’actions concrètes

Un autre point est abordé : l’écart entre les annonces des acteurs financiers et leurs actions. Les ONG rappellent ainsi que les engagements pris en juillet dernier ne sont pas contraignants pour les acteurs concernés. Elles rappellent aussi que les groupes français sont souvent tentaculaires et peuvent cumuler les activités de banquier, d’assureur et de société de gestion qui propose des fonds d’investissements aux épargnants. Ces différentes structures peuvent avoir des politiques différentes en matière de sortie du charbon, comme c’est ce cas pour Axa, qui a annoncé désinvestir de certaines entreprises en raison de leur exposition au secteur du charbon, sans appliquer la même politique à son activité d’assureur. 

Le rapport met ainsi en lumière de façon assez fine les politiques de sortie du charbon de ces acteurs, comme le montre le tableau suivant : 

→ Accéder au rapport

Dernier point intéressant présent dans ce rapport qui vaut la peine d’être parcouru : l’existence de la Global Coal Exit List. Cet outil, créé par l’ONG allemande Urgewald, a analysé pas moins de 746 entreprises et 1.400 filiales en lien avec l’exploitation du charbon. Des entreprises minières mais aussi des producteurs d’énergie, des transporteurs ou des fabricants d’équipements pour la construction de centrales à charbon figurent parmi ces entreprises analysées. Cette liste est un outil très intéressant sur lequel peuvent se reposer les acteurs souhaitant éviter au maximum l’exposition au charbon. 

Le label Greenfin, pour décarboner ses investissements

Si vous souhaitez investir dans des fonds d’investissements qui limitent leur exposition au charbon, le label Greenfin peut être intéressant. Il exclut les entreprises dont le chiffre d’affaires dépend à plus de 33% du charbon ou du nucléaire.

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