Exclusion de secteurs polluants, inclusion de critères extra-financiers, investissement socialement responsable, d’impact ou thématique : il existe de nombreuses façon d’investir éthique, qui peuvent s’adapter aux convictions de chacun.
Les placements et autres produits d’épargne ont différents niveaux d’engagement à leur disposition pour prétendre faire de l’investissement éthique.
Nous allons ici passer en revue cinq niveaux d’engagement, qui peuvent vous servir à mieux comprendre ces stratégies, mais aussi à poser les bonnes questions à votre banquier ou à votre conseiller financier et vous assurer que le placement qui vous est proposé correspond à vos attentes.
Les exclusions
Les produits d’investissement peuvent pratiquer deux types d’exclusions : sectorielles et normatives. Concernant cette première catégorie, presque tous les fonds durables excluent aujourd’hui les secteur du tabac, du charbon thermique et des armes non conventionnelles. Mais ils sont nombreux à prendre en compte d’autres types d’exclusions sectorielles, comme le nucléaire, l’alcool, les jeux de hasard… Les exclusions normatives, quant à elles, se basent sur des normes internationales. La plus commune aujourd’hui est l’exclusion des entreprises qui ne respectent pas le UN Global Compact, un standard international qui pousse les entreprises à s’engager pour le respect des droits humains, des droits du travail et syndicaux, mais aussi contre le travail des enfants. Le détail de ces exclusions doit être précisé dans le prospectus de chaque fonds.
L’ESG
L’analyse ESG est aussi appelée analyse extra-financière. Le but est de prendre en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en plus des critères de performance. S’il n’existe pas de consensus formel sur ces critères, un certain consensus se forme autour de certains indicateurs :
- E : l’empreinte carbone, la consommation d’énergie et d’eau, la pollution
- S : la formation et la rétention des salariés, la diversité, l’inclusion de personnes en situation de handicap, l’égalité femmes-hommes
- G : la responsabilité fiscale, l’équité des rémunérations ou encore l’éthique des affaires (pratiques anti-corruption, etc.)
L’ESG devient une nouvelle norme dans le milieu de l’investissement professionnel. Si un fonds se présente comme durable, il y a de grandes chances qu’il pratique ce type d’analyse. A noter également : les stratégies déroulées ici s’empilent les unes sur les autres. Les fonds qui pratiquent une analyse ESG incluent donc souvent des exclusions, ceux qui sont gérées selon les principes de l’ISR incluent une analyse ESG, et ainsi de suite.
L’ISR
L’investissement socialement responsable (ISR) ajoute à l’analyse ESG la notion d’engagement actionnarial. Les sociétés de gestion vont avoir à la fois une politique de vote en assemblée générale et une politique de dialogue. Le but du dialogue est d’établir avec l’entreprise des axes d’amélioration ou de gérer les controverses. Par exemple, s’il y a un scandale lié au rejet de déchets dans une rivière, l’investisseur peut demander au management de l’entreprise quelles mesures elle a prises pour que ça ne se reproduise plus. Et si la réponse n’est pas satisfaisante, il peut désinvestir.
L’impact
Si l’impact est de plus en plus mis en avant par les fonds, il est encore rarement pratiqué. Il ne vise pas seulement à éviter les incidences négatives, mais aussi à générer des incidences positives. L’impact est lié à plusieurs notions, comme l’intentionnalité : l’objectif du fonds doit être d’avoir cet impact. La mesure est aussi très importante, l’impact devant pouvoir se traduire en chiffres : x emplois créés, x personnes réinsérées, x kilomètres carrés de terre reboisés.
L’investissement thématique
Enfin, les fonds thématiques peuvent être plus ou moins ambitieux. Leur principal avantage est qu’ils ont un but précis, et sont donc très lisibles pour nous, investisseurs particuliers. Quand elle est bien faite, l’approche thématique peut se révéler être un vrai levier responsable. Mais il est important de vérifier quelle est exactement la stratégie adoptée par le fonds pour avoir une approche vraiment durable. Par exemple, un fonds thématique énergies renouvelables qui n’inclut pas de critères sociaux, comme le respect des droits du travail, pourrait ne pas être éthique.
Encore une fois, l’approche choisie par la société de gestion sera détaillée à deux endroits : le document d’information clé pour l’investisseur (DICI) et le prospectus. N’hésitez pas à consulter ces documents pour avoir plus d’informations. Ils doivent être en accès libre sur la page web du fonds.
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