Protéger la biodiversité est un enjeu dont l’importance est aujourd’hui connu et comprise de tous. En tant qu’épargnant et investisseur, il est possible d’agir.
Au total, un million d’espèces animales et végétales sont menacées sur les huit millions que l’on compte sur la planète. Pour agir en tant qu’investisseur, il faut avant tout s’intéresser aux causes de ce phénomène.
Le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (l’IPBES) a publié en mai un rapport qui liste les cinq principaux facteurs de destruction de la nature, par ordre croissant.
Cinq facteurs de destruction de la biodiversité
Le premier facteur est la dégradation des habitats. Aujourd’hui, 75% de l’environnement terrestre et 40% de l’environnement marin présentent des “signes importants de dégradation”. On compte aussi 50% de forêts en moins depuis 1990. Vient ensuite l’exploitation de certains organismes. On pense ici à la surpêche et à l’agriculture intensive, notamment à l’élevage.
Le troisième facteur est le changement climatique. Le quatrième la pollution et le cinquième les espèces exotiques envahissantes, qui ont augmenté de 70% depuis 1970. Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces, toujours animales ou végétales, qui ont été introduites par l’homme dans un milieu qui n’était pas son milieu d’origine et qui causent d’importants dégâts écologiques.
Investir dans des forêts
Maintenant que le cadre est posé, on peut se demander : que faire en tant qu’investisseur ? Comme vous l’avez compris, la préservation de la biodiversité passe avant tout par la préservation de son habitat.
Le seul placement qui permet d’agir directement est l’investissement en forêt, qui peut être intéressant mais qui est en général réservé à des patrimoines assez importants. Il existe deux façons d’investir : acheter directement une parcelle ou acheter des parts dans un groupement forestier. Si vous choisissez cette deuxième option, cela fonctionne un peu comme une SCPI. Le rendement espéré est en moyenne de 2%.
→ Comprendre le fonctionnement d’une SCPI
Investir dans des entreprises cotées ou des fonds
Il est aussi possible d’agir indirectement. Pour cela, le moyen le plus simple est l’investissement en Bourse, directement dans une entreprise ou dans un fonds. Il existe par exemple des initiatives qui mettent en valeur les entreprises qui agissent pour la biodiversité. C’est le cas de Act4Nature, une initiative dédiée à la biodiversité créée par l’association des Entreprises pour l’environnement, l’Epe.
En France, la réglementation oblige certaines entreprises à fournir un rapport RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) dans lequel nombre d’entre elles mesurent leur impact sur la biodiversité. C’est le cas des entreprises cotées ainsi que des sociétés non cotées de plus de 500 salariés et affichant un chiffre d’affaires ou un total de bilan supérieur à 100 millions d’euros.
Il n’existe pas à ma connaissance de fonds dédié à cette thématique mais il est toujours possible d’agir. En investissant des des fonds thématiques pour lutter contre le changement climatique par exemple, ou en s’intéressant à certains types d’exclusions.
→ Comment investir pour la lutte contre le dérèglement climatique
Certains fonds excluent les entreprises qui contribuent à une dégradation de l’environnement, qui ont recours à des pesticides, qui n’ont pas de politique « cruelty-free » contre la cruauté animale ou qui précisent directement exclure les entreprises portant atteinte à la biodiversité.
J’ai fait le tri grâce au comparateur d’ETF d’Investir éthique et voici la sélection qui ressort :
→ Consulter le comparateur d’ETF responsables
Certains secteurs d’activité sont plus exposés que d’autres à la thématique de la biodiversité : la grande distribution alimentaire, l’agroindustrie, mais aussi l’ameublement, l’industrie automobile qui doit s’approvisionner en caoutchouc, etc. Il peut être utile de regarder pour chacun de ces secteurs quelles sont les entreprises qui sont les plus impliquées dans la préservation des milieux naturels.
Financer la biodiversité, une opportunité économique
Car comme le rappelait l’OCDE dans un rapport publié en mai 2019 intitulé « Financer la biodiversité » : « La préservation, l’utilisation durable et la restauration de la biodiversité peuvent également ouvrir des opportunités économiques non négligeables, telles que la viabilité à long terme des modèles économiques ; une réduction des coût et une plus grande efficacité opérationnelle ; une augmentation des parts de marché ; de nouveaux modèles économiques, marchés, produits et services ; et de meilleures relations avec les parties prenantes. »
En dehors de l’investissement, vous pouvez également agir en tant que consommateur, mais aussi en faisant des dons à des associations ou fondations ou en soutenant des initiatives, individuelles ou collectives, qui participent à la préservation de la biodiversité.
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