En 2015, l’entreprise de services avait déjà publié un premier rapport intitulé “Investir dans un contexte de changement climatique”. Mercer publie en 2019 la deuxième édition de cette étude.
Comment intégrer les problématiques de changement climatique dans ses investissements ? La réponse à cette question est au coeur du rapport Mercer, publié en avril 2019. Destiné aux investisseurs institutionnels (fonds de retraite, assureurs…), ce rapport énonce toutefois quelques principes qui peuvent également s’appliquer aux investisseurs individuels. Et notamment à ceux qui investissent en Bourse. Quatre volets sont ainsi évoqués :
Intégrer les critères ESG dans ses décisions d’investissement
Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont utilisés par tous les investisseurs professionnels qui souhaitent donner un caractère responsable à leurs placements. Prendre en compte ces critères dans vos décisions d’investissement vous permet de construire un portefeuille qui intègre les enjeux climatiques. Dans ce cas, peuvent être analysés les risques environnementaux, liés à la pollution ou à la transition énergétique, par exemple. La gouvernance est aussi un critère crucial. Si les entreprises dans lesquelles vous investissez se saisissent des enjeux climatiques au plus haut niveau (conseil d’administration, direction générale), elles auront nécessairement de meilleures performances dans ce domaine.
Exercer ses droits d’actionnaire
Ce deuxième volet est plus complexe à appliquer en tant que petit investisseur. Toutefois, il n’est pas impossible pour autant. Lorsque vous investissez en Bourse, vous avez un droit de vote que vous pouvez utiliser. De plus en plus de petits actionnaires se regroupent aujourd’hui pour peser plus lourd dans les décisions des entreprises. N’hésitez pas à vous renseigner sur la présence de tels groupes au sein des actionnariats des entreprises dans lesquelles vous avez une participation.
Même sans aller aussi loin, il peut être intéressant d’assister aux assemblées. En effet, ces réunions permettent de bien comprendre les enjeux de la société. De plus, certains sujets sensibles y sont abordés, comme les conditions de rémunération des dirigeants. De plus en plus d’entreprises organisent des AG en ligne pour faciliter l’accès aux investisseurs.
S’intéresser aux secteurs directement liés au développement durable
Les conseils précédents peuvent s’appliquer à tous types d’entreprises. Toutefois, il peut également être intéressant d’intégrer dans votre portefeuille des sociétés qui sont directement impliquées dans des secteurs durables. Fournisseurs d’énergies renouvelables, entreprises de recyclage, spécialistes de la gestion de l’eau, promoteurs de logements sociaux… Il existe de nombreux secteurs d’activités dont l’ADN est naturellement responsable.
Exclure les secteurs ou les entreprises irresponsables
Pour parfaire votre portefeuille durable, il ne vous reste plus qu’à dresser une liste noire des entreprises qui évoluent dans des secteurs d’activité dans lesquels vous refusez d’investir. Charbon, nucléaire, tabac, armement… La liste peut être longue, mais l’analyse finalement pas si simple. Car les sociétés sont rarement noires ou blanches. C’est d’ailleurs pour cela que les investisseurs professionnels fixent souvent des seuils d’investissement. Par exemple, certains n’investissent pas dans des entreprises qui réalisent plus de 20% de leur chiffre d’affaires dans des activités liées au charbon. Il est difficile pour de petits investisseurs d’aller vers ce type de nuances, mais la conception même d’une liste noire vous servira de guide et clarifiera votre stratégie d’investissement globale.